Janvier 2014 - Chili - Maria Elena et Chiu Chiu






Nous quittons la côte à Tocopilla et nous enfonçons plein est dans le désert en direction des Andes. Nous faisons halte à Maria Elena, dernière oficina de salitre (le salpêtre du Chili) encore en activité.







Les bâtiments sont quelque peu délabrés mais ce n'est rien à côte des ces antiques Peugeot ! Pas sûr qu'elles roulent encore...






Le train en revanche fonctionne!






La ferraille grince, vibre, rugit et transporte le fameux minerai jusqu'au port, à travers le désert.





La localité nous semble endormie, si tranquille avec sa grande place ombragée, son marché couvert et ses larges rues poussiéreuses... Normal, il fait 40°C et tout le monde s'est donné rendez-vous à la piscine municipale, gratuite !

Nous y faisons sensation ! Des nuées d'enfants nous questionnent, un homme nous offre de la crème solaire, une femme des biscuits ; tous nous souhaitent la bienvenue. Nos filles enchaînent les parties de Uno et progressent en espagnol !

Nous apprenons qu'ici les hommes travaillent à la mine douze heures par jour pendant sept jours d'affilée puis disposent de douze jours de repos. Pour 1200 euros par mois, ils s'estiment heureux et vantent la croissance économique du Chili, premier pays d'Amérique du Sud






La bourgade compte 15 000 habitants. Nous y croisons un mendiant. Souriant

Nous sommes samedi. Nous toquons à la porte de l'église afin de connaître l'horaire de la messe du dimanche. Un vieux diacre nous renseigne et nous propose l'hospitalité.

Nous sommes charmés par l'accueil spontané des habitants de Maria Elena. Une femme nous propose de l'eau et l'accès à sa salle de bain. Daniel, lui, nous indique en français tous les bons plans du coin : la piscine bien sûr mais aussi le balneario au bord de la rivière où nous passons la nuit. Il nous conte l'histoire de la ville - et son fléau : la drogue, qui transite de Bolivie contre des voitures voilées au Chili (à travers le fameux désert de Siloli où nous avions rencontré des narco-trafiquants...) Gracias amigo !



A l'heure dite - huit heures du soir - l'église est vide. Nous sommes un peu désemparés... Serait-ce possible ?

Soudain une fanfare entraînante, que nous entendions jouer dans les rues depuis un bon moment (Maman, une fête : on peut y aller ? - Non mes chéries, c'est l'heure de la messe...) se rapproche. Elle précède un cortège bigarré : le prêtre et les officiels, costumes cravates, précèdent une foule déguisée de somptueux costumes qui escorte en grandes pompes et en dansant une statue de la Vierge Marie de la Tirana.

Nous sommes en pleine fête religieuse. L'événement de l'année ! Qui se prépare depuis des mois. Pour l'occasion, le prêtre est venu d'Iquique. Les fidèles, de la région entière, ont revêtu leurs plus beaux atours et sorti les bannières - aux armes de leur village, confrérie ou corporation, brodées en lettres d'or. Des danseurs religieux exécutent de sonores pas de danse de leurs bottes ornées de grelots tandis que des hommes aux voies de stentors entonnent de vibrants chants d'espérance en l'honneur de Nuestra Sanctissima Madre... Quelle joie, quelle foi, quel recueillement aussi. Nous découvrons la piété populaire et l'art de la fête, à la mode latine ! Stupéfaites et émues, nos filles nous entraînent à la suite de la procession, de nuit, dans la ville en liesse. Unique, vraiment unique !






En quittant Maria Elena, nous empruntons la route de méconnus petits villages andins. Chiu Chiu, sur le Chemin de l'Inca, est notre première étape. Ce village abrite une église du XVIIème siècle, en adobe et bois de cactus

Elle a un charme fou avec sa croix de guingois !

Nous flânons dans le village en attendant l'ouverture de l'église







La devise nationale, inscrite sur le fronton de l'école : « Par la raison ou par la force », nous laisse un peu perplexes...

Quarante minutes après l'heure annoncée, l'église est toujours fermée. Les horaires chiliens s'annoncent aussi approximatifs que les horaires boliviens... Nous faisons donc quelques achats d'artisanat et nous familiarisons avec les remèdes naturels locaux !

Avant de reprendre notre route vers les sommets !

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