Juillet 2014 - Botswana - Kubu Island

Il n'est pas prudent, paraît-il, de conduire une expédition jusqu'à l'îlot mystérieux de Kubu Island sans guide. « Il y a de l'eau et des esprits » nous a-t-on dit !

Il y a surtout moyen de se perdre dans l'entrelacs de pistes sablonneuses qui longent les pans de Makgadikgadi... Heureusement, nous avons un bon GPS !






Les pans botswanais - désertiques cuvettes de sel et d'argile - couvrent 12000 km2 et sont les derniers témoignages du gigantesque lac intérieur qui recouvrait cette partie du désert du Kalahari il y a plusieurs dizaines de milliers d'années...





Nous roulons dans une magnifique savane dorée ponctuée de silhouettes d'acacias.

En toile de fond la blancheur éclatante des pans et la pureté d'azur d'un ciel sans nuage...




Ou l'inverse...

Nous roulons sur un pan éclatant de blancheur avec en toile de fond la savane dorée ponctuée de silhouettes d'acacias.

Et la pureté d'azur d'un ciel sans nuage !





Nous n'avons jamais mangé autant de poussière !

Bastien a désormais complètement renoncé à nettoyer Baloo...

Nous sommes fascinés par les Bochimans qui vivent de l'élevage et de maigres cultures sur les rivages des pans, loin de toute civilisation, au pied de baobabs millénaires. Ils nous accueillent avec beaucoup de joie et de curiosité même si nos échanges sont limités : de grands gestes de main, des éclats de rire, l'ébauche d'une direction. On montre nos enfants, on compare nos bébés, on s'amuse de cette rencontre improbable et gratuite. Moments si émouvants que nous osons à peine photographier mais que nos coeurs gardent en mémoire...







Les huttes sont entourées de branchages d'acacias, maigres remparts contre les bêtes sauvages qui migrent ici lors de la saison des pluies lorsque les pans se remplissent à nouveau d'eau







Bétail et cultures sont protégés par des enclos de fortune





Faustine s'est taillée une épée dans un os d'éléphant ! Au cas où...

Mais nous sommes en saison sèche et les seuls animaux que nous croisons sont des mules qui transportent parfois de lourds bidons d'eau, du puit jusqu'aux villages alentours

Enfin Kubu Island ! Lande granitique hérissée de baobabs surgis de nulle part, terre de légendes, vénérée des Bochimans et des tribus autochtones, abritant les vestiges de la grande cité perdue du Kalahari...


Notre Petit Futé la décrit avec des accents lyriques : « Le mystère demeure entier et ajoute à l'aura fantastique qui baigne cette île isolée perdue au milieu d'un océan d'argile. Pour les voyageurs aventureux, Kubu apparaît surtout comme un semblant d'oasis, née de la poussière alcaline, une apparition fantomatique dont on ne sait, lorsqu'elle se matérialise, si elle est de l'ordre du réel ou du surnaturel...

Un endroit en somme où oublier le temps et où contempler, du haut d'un rocher de granit ou de la branche rabougrie d'un baobab millénaire, l'immensité silencieuse et enivrante d'un grand lac disparu » !

Nous garons Baloo et partons à l'assaut de l'île hérissée de baobabs, qui nous rappelle une autre île, hérissée de cactus, dans un autre désert de sel quelque part en Bolivie...

La balade nous conduit jusqu'à un long muret de pierres sèches construit en arc de cercle qui rappelle les entassements de Great Zimbabwe : l'une des tribus de ce royaume se serait-elle établie quelque temps ici pour y faire le commerce du sel ?





Ces étonnants rochers verticaux abriteraient l'esprit des ancêtres, les locaux viennent y prier.

Pas d'esprits ni de léopard fort heureusement pour nous...





Mais une jolie plume de pintade !

Et un terrifiant mamba noir dont la morsure aurait pu nous être fatale...





Il paraît que le fruit du baobab est délicieux en pâtisserie. Mais il est haut et très dur...

Impossible de le décrocher avec une pierre !







Ni avec un bâton !

La déception est grande...

Nous atteignons le point le plus haut de l'île et multiplions les points de vue sur le pan et les baobabs : quel paysage incroyable !

Mais Baloo nous attend en bas...

Nous décidons de contourner l'île et de rentrer par le pan : « c'est long, bientôt » ne cesse de répéter Bertille qui profite de la générosité des siens !

La chaleur et la luminosité sont à peine supportables ; le sel crisse sous nos pas...






Nous nous aventurons un peu plus loin sur le pan avec Baloo : une expérience de conduite amusante...




...et glissante !

Nous faisons de sérieuses embardées car la croûte de sel cache en fait un bourbier d'argile !

Pas la peine de tenter le diable !

Nous installons notre bivouac dans cette étendue absolument nue afin de goûter l'impression d'espace infini et le silence total de la nuit. C'est à la fois plus terrifiant que le désert et plus enivrant qu'une mer étale ! Une expérience qui ne nous laisse pas indifférents. Allégorie de l'absence et du vide qui invite à la réflexion...

Nos filles sont ravies : l'endroit est parfait pour s'essayer à la poterie

Pas mal non ?

Pas d'écrans, aucune distraction, elles laissent libre cours à leur créativité : modelages, construction de la cité de Great Zimbabwe en miniature, huttes... Elles semblent si heureuses. Nous sommes émerveillés ! Mention spéciale à Faustine qui organise les chantiers pour ses soeurs






Le soir venu, les ombres s'étirent indéfiniment






Mais Zélie n'est toujours pas d'accord pour les photos !






Alors nous rusons car la lumière est trop belle !

Mais l'heure est plutôt aux jeux, danses, courses-poursuites et acrobaties dans cet espace enivrant de beauté. Et dire que nous avions peur de nous ennuyer dans les pans...

Après l'action, la contemplation dans ce lieu qui s'y prête tellement...
Le soleil se couche sur Kubu Island.
Nous touchons l'infini !





Le spectacle nous émeut tant que nous décidons de nous lever avant l'aube afin de voir le soleil se lever de l'autre côté.

Nous avons orienté Baloo afin de ne pas avoir à sortir de notre duvet !

Un spectacle fascinant nous attend : quelques minutes avant l'heure fatidique, nous admirons la dernière révérence de la lune, énorme et pleine, devant le soleil : incapable de rivaliser devant l'astre du jour qui s'annonce, elle s'incline dans un dernier effort pour égaler sa lumière orangée. Magique, absolument unique !

Enfin le soleil !

Un spectacle dont nous nous souviendrons toute notre vie : la beauté élève l'âme!

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