Juin 2014 - Zimbabwe - Great Zimbabwe

Nous démarrons notre visite de l'immense cité médiévale de Great Zimbabwe par l'escalade de la colline fortifiée qui abrita les souverains successifs d'un fabuleux royaume s'étendant du Zimbabwe aux pays limitrophes (Botswana, Afrique du Sud, Mozambique) entre les XIIIe et XVe siècles


La pente est raide pour gravir les 80 m de dénivelé. Murs de pierre et escaliers épousent les surplombs rocheux, se frayent un chemin à travers les étroites failles des blocs de granit

Au sommet, Hill Complex et son enceinte en pierres représentent un tour de force architectural


Les ouvriers-bâtisseurs de l'époque ont en effet équilibré leurs édifices à partir des rochers existants plutôt que d'imposer la forme de leurs constructions à l'environnement !


Les ouvriers-bâtisseurs de l'époque ont en effet équilibré leurs édifices à partir des rochers existants plutôt que d'imposer la forme de leurs constructions à l'environnement !

Great Zimbabwe - dont l'étymologie signifie « grandes demeures de pierres » ou « maisons vénérées » - est une preuve tangible que l'Afrique avait atteint un niveau de civilisation que ne soupçonnaient pas les premiers spécialistes de l'histoire du continent. Un témoignage unique et si précieux, l'âme et la fierté de la nation qui choisit le nom de Zimbabwe comme symbole de son indépendance

La hauteur et l'épaisseur de ses murs - érigés en signe de puissance - sont de fait impressionnantes. Malgré la petitesse de certains couloirs d'accès !

Impossible pour les colons blancs d'attribuer la construction de structures aussi élaborées à des autochtones qu'ils avaient toujours vu vivre dans des huttes de terre : pendant près d'un siècle, des théories aussi diverses que fantaisistes firent remonter les origines de la cité mystérieuse aux Phéniciens, aux Hébreux, aux Egyptiens...


Great Enclosure, au pied de la colline, est le plus grand monument de pierres de l'Afrique subsaharienne, le plus abouti et le plus imposant : 100 m de diamètre, 255 m de circonférence, des murs de pierres sèches décorés de chevrons de 11 m de long et 6 m d'épaisseur ! On y a retrouvé des poteries, des perles et des bijoux en or, laissant penser que c'était un palais royal destiné aux souveraines et à leurs enfants







A l'intérieur se trouve une tour conique de 10 m de haut, symbole de Great Zimbabwe. C'est elle que l'on voit en photo sur toutes les brochures.

Sa fonction cérémonielle n'est pas vraiment établie mais elle n'abrite pas, hélas, le trésor des dynasties Rozvi ! Il s'agirait d'un symbole phallique de la fertilité...

Nous sommes fascinés par ces ruines médiévales qui exhalent un troublant parfum exotique


A l'époque, les populations bantoues - regroupées ici dès le XIe siècle pour des raisons de sécurité et de pouvoir - vivaient dans des huttes : à l'intérieur des enceintes pour les souverains et les notables, à l'extérieur pour les autres. La richesse croissante du royaume fut le fruit de ses échanges d'or et d'ivoire avec les Swahilis du Mozambique : porcelaines de Chine, perles de Perse, tissus d'Inde furent ainsi retrouvés sur le site de Great Zimbabwe que nous ne nous lassons pas d'arpenter. Il faut dire que nous avons ce cadre grandiose quasiment pour nous tous seuls !

Nous n'avons pas trop de mal à nous représenter la stupeur des Portugais arrivant dans la cité déserte au XVIe siècle !


Victime de son succès et de l'accroissement de sa population, Great Zimbabwe déclina en effet rapidement au XVe siècle à cause de l'épuisement de ses ressources naturelles et de querelles intestines. Sa population se dispersa vers des terres plus productives et l'on retrouve aujourd'hui des ruines semblables, quoique moins importantes, en quelques 150 sites !







Cet étrange sculpture d'oiseau à pattes de mammifère, trouvé à Great Zimbabwe, est devenue l'emblème du pays et figure sur le drapeau national

Nous visitons également un village karanga reconstitué avec chants et danses locaux

Intéressant car nous pouvons voir comment sont fabriquées les huttes traditionnelles qui sont encore aujourd'hui l'habitat principal des campagnes.

L'arc que nous achetons a des flèches dont la pointe en métal est sacrément aiguisée. Faustine viserait bien ce petit vervet avant de se rendre à la raison et de s'entraîner sur un tronc d'arbre : au grand soulagement de tous !





Alors que nous rentrons, nous croisons ce groupe d'écoliers en « classe verte » !






Ils apprennent l'histoire de leur pays in situ

Cette « pause culture » dans notre quotidien africain tourné vers la vie sauvage nous a émerveillés. Ces vieilles pierres savamment empilées sont les témoins essentiels d'une civilisation africaine unique et prestigieuse. Elles font la fierté de tout un peuple et méritent d'être connues. Et dire que nous avions hésité à faire un détour pour les visiter... Nous sommes décidément encore bien ignares !

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