Janvier 2014 - Chili - Ruta 1
Après quelques réparations - nous avons à nouveau de l'eau chaude - et quelques émotions - nous vivons trois tremblements de terre en trois jours ! - nous quittons le Flight Park d'Iquique en direction de San Pedro de Atacama
Nous empruntons la Ruta 1 qui longe la côte
A notre gauche sur des centaines de kilomètres : les montagnes arides se jettent dans la mer
A notre droite, de magnifiques plages désertes !
Quel contraste : tant d'aridité à gauche - il n'y a pas un arbre - et l'eau à perte de vue à droite ! Montagnes, désert et océan...
Les chiliens se plaisent à dire qu'il n'y a qu'au Chili qu'on peut skier et surfer dans la même demi-journée : une heure et demi de route seulement sépare les stations de ski des hauteurs de Santiago et l'Océan Pacifique !
Quelques villages en bord de mer vivent chichement de la pêche.
Dans la poussière du désert, annoncé par un abri bus défoncé, ils alignent les cabanes colorées, toutes de bric et de broc - planches, tôle ondulée, toile et... drapeaux du Chili : histoire de ne pas oublier que ces convoités rivages, auparavant boliviens, sont depuis la Guerre du Pacifique (1879-1984), désormais chiliens !
Nous y trouvons toujours quelques commerces (du pain frais !), une antenne téléphone, une aire de jeux pour enfants, un oratoire du saint local et une plage ! L'essentiel en somme...
Ici tout le monde pêche du huiro, de longues algues qui peuvent mesurer jusqu a 20 mètres! Elles sont récoltées, lorsque les vagues le permettent, avec un grappin, sur les rochers. C est l'or brun de la région qui fait vivre de nombreuses familles
Les pêcheurs les font sécher au soleil. Puis des camions viennent les chercher afin qu elles soient exportees, en Asie principalement, ou elles entrent dans la préparation de cremes, cosmetiques, shampoings, medicaments mais aussi aliments (les yaourts par exemple) !
Les chiliens, qui sont en « grandes vacances », sont adeptes du camping sauvage en bord de mer. On les comprend !
Mais notre conscience écologique est heurtée par les tonnes de déchets qu'ils laissent derrière eux. Ce n'est pourtant pas si compliqué de les brûler !
C'est ce que nous faisons en arrivant sur la plage : les filles rassemblent ce qu'elles trouvent autour de notre bivouac et Bastien (admirez le bronzage camouflage !) allume un grand feu : pas si mal finalement, en l'absence de bois ! Nous profitons ensuite du Pacifique et de ses vagues vivifiantes
Nous ramassons des galets multicolores, pourchassons de minuscules crabes, construisons des forteresses imprenables... pendant que notre prudente Zélie nous observe à l'abri de sa bassine !
Alors que nous observons les pêcheurs de ce bateau nous saluer avec de grands gestes, nous apercevons un aileron sombre sur la crête d'une vague. Stupeur : un requin ! Nos filles poussent des hurlements et jurent de ne plus jamais se baigner.
Mais non ! Il s'agit d'un dauphin, et même deux ! Ils jouent dans les vagues, tout près du bord, surfent sur l'écume, sautent hors de l'eau, piquent des pointes de vitesse lorsque la vague se forme. Nous les voyons en transparence ; le spectacle est magique ! Mais les photos ne rendent rien : nous garderons donc les dauphins chiliens dans nos mémoires aux côtés du jaguar brésilien ; précieusement...
Nous n'oublions pas l'école, bien sûr, qui a repris après les vacances. Mais il faut bien dire que nous avons du mal à démarrer à l'heure. Nous vivons avec le soleil et sur la côte chilienne le soleil ne se lève jamais avant 9 h ! La faute à l'immense Cordillère qui se dresse à l'est... Résultat : nous sommes un peu décalés. Mais nous travaillons ! En dépit des rythmes scolaires...
Zélie y tient particulièrement, ses premiers gribouillages nous font craquer (et elle le sait) !
Toutes nos soirées se terminent par un coucher de soleil, plein ouest, dans l'océan. Nous ne nous lassons pas de ce spectacle magnifique que nos yeux ne verront plus de sitôt! Car nous quittons la mer, en direction des Andes : plein est vers l'Argentine, notre prochaine terre d'aventures !
