Janvier 2015 – Thaïlande du Nord – De Chiang Mai à Mae Chem  

Notre premier bivouac dans les montagnes du Nord de la Thaïlande nous offre un superbe panorama: coucher de soleil sur les crêtes bleutées, pleine lune et mer de nuages au petit matin

Nous avons atterri sans le savoir dans un village de l’ethnie Hmong qui célèbre le nouvel an avec quelques jours d’avance sur notre calendrier. Nous sommes les seuls étrangers, les costumes traditionnels sont de mise et la fête, authentique, bat son plein : quelle chance !

Pêche à la ligne, tir à la carabine et château gonflable amusent les enfants auxquels nos filles se mêlent bien vite !








Ils sont tous plus mignons les uns que les autres et nous craquons complètement !

Charmantes jeunes filles…

… et élégants jeunes hommes…

   

… jouent sagement à la balle !

Ils flirtent…

… sous le regard attentif des vieilles femmes du village !





Nous décidons de quitter la route goudronnée pour explorer les villages aux alentours de Mae Chem. …

Nous découvrons le mode de vie traditionnel de l’ethnie Karen dont les cultures en terrasse forcent notre admiration

Leurs villages bâtis à flanc de colline sont composés de maisons sur pilotis en bois, bambou et chaume, témoins d’une vie rurale simple et laborieuse. Sans eau ni électricité - ni produit de consommation - dans les coins les plus reculés auxquels on accède par des pistes défoncées. Un autre monde quelque part entre le VIe et le XXIe siècle…

Ici le labeur quotidien vise l’essentiel : se nourrir. Des récoltes dépend la vie

Pas de problème pour trouver de splendides bivouacs nature dans ces contrées isolées !

Air pur, feu de camp et fraîcheur des nuits étoilées : quel bonheur !

Les femmes karen tissent d’épaisses tuniques à col en V, des sarongs rayés et des sacs brodés. Nous nous arrêtons au gré des rencontres afin d’admirer leur travail

Elles nous accueillent avec le sourire et un sens aigu du commerce !

Les plus anciennes ont le « sourire betel », du nom de la noix qu’elles mâchent et qui leur donne les dents rouges ; elles portent bijoux et tenues traditionnels - dont le fameux linge éponge noué sur la tête pour un look très « sortie de bain » !

Elles sont entourées de nombreux et timides enfants que nos filles apprivoisent avec… des bonbons et des jeux !

Flamboyant coucher de soleil qui embrase nos âmes et ouvre une brèche dans nos cœurs !

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Nous sommes prêts pour une inoubliable veillée au coin du feu…

Avec les femmes, les hommes, les jeunes, les enfants et les vieillards du village voisin, de l’ethnie Lava-On, venus nous souhaiter la bienvenue, guitare à la main !

Nous leur proposons du thé sucré et des biscuits, ils nous offrent leurs voix, leur sourire et leur amitié. Bouleversant et si simple à la fois…

A tour de rôle, nos deux guitaristes donnent le la jusqu’à une heure avancée de la nuit






Instants de grâce suspendus hors du temps par la magie du chant – des chants de Noël qui scellent notre communion fraternelle.

Les frontières n’existent plus. Joie de la rencontre, gratuité du don. Voilà pourquoi nous voyageons !





Au réveil, nos nouveaux amis sont là au grand complet!

Par l’intermédiaire de la seule jeune fille qui parle quelques mots d’anglais, ils nous expliquent qu’ils souhaitent nous offrir leur tenue traditionnelle : tunique blanche pour les femmes mariées, noire pour les célibataires, sarong rayé et collier dont les rangs de perles oranges indiquent l’âge. Les hommes n’ont pas d’habit particulier mais Bastien se voit offrir un sac en tissu et de l’eau pour sa famille.

Nous sommes confondus par leur générosité: ils nous offrent ce qu’ils ont de plus précieux, ce qui fait leur identité et leur demande de longues heures de travail, alors qu’ils vivent si pauvrement… Quel témoignage d’amitié, quelle belle leçon d’humanité ! Nous qui leur ressemblons désormais par le vêtement aimerions tant leur ressembler par le coeur…

Nous leur faisons visiter Baloo et nous amusons de leur étonnement : eux dont l’univers s’arrête au village suivant ne pouvaient imaginer pareil équipage... Ils sont curieux de tout et envient notre confort. Nous rions beaucoup. Plaisir partagé qui nous rappelle la chance que nous avons de découvrir de nos propres yeux les misères et les beautés de ce monde qui passe...

En repartant sur des pistes cabossées à travers de magnifiques paysages de montagne…

…nous nous promettons de ne plus nous plaindre de l’inconfort de notre mode de voyage, instrument de notre formidable liberté et de rencontres inoubliables!

Le sourire d’une petite fille comblée par la tendresse de sa marraine !

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