Octobre 2013 - Brésil - Pantanal






Nous quittons la route asphaltée afin de rejoindre Miranda par la piste. 200 km de piste qui vont nous prendre 2 jours !






Nous traversons des régions désertes, territoire d’immenses fazendas d’élevage.

Il ne faudrait pas tomber en panne ici… Il n’y pas âme qui vive. Heureusement, Baloo tourne comme une horloge, malgré la piste souvent mauvaise qui le malmène. Il passe partout : rochers ou dénivelés ne l’impressionnent guère. Nous avons l’impression qu’il pourrait grimper aux arbres !




Nous avons quand même un doute en voyant pour la première fois ce drôle de pont en bois. Ses planches, fines, sont très espacées. Le pont va-t-il supporter notre poids ?

Nous passons. Sans problème ! Il s’agit en fait d’un pont destiné à empêcher vaches et chevaux de passer d’une fazenda à l’autre… Il est solide.





La piste traverse les champs et nous ouvrons de nombreuses barrières.

La poussière rouge devient notre ennemi n°1 car elle s’incruste partout à l’intérieur de Baloo

!

En attendant, nous sommes bien contents d’avoir de l’eau chaude pour nous doucher le soir ! Nous installons notre bivouac en retrait de la piste au milieu des chevaux sauvages…



... et des taureaux ! Impressionnants. Nous sommes dans leur champ.

Bastien les tient à distance en faisant un feu et nous renouons avec les veillées de chants. Pour le plus grand plaisir des filles qui regrettent quand même un peu la guitare de leur papa…

Nous nous endormons bercés par le souffle puissant de ces gros ruminants.

Notre longue route croise celle de quelques gauchos étonnés. Ils ont une vie rude et solitaire dans ce Far West moderne






Nous observons de curieux nids d’oiseaux, miracles de la nature : suspendus ou en forme de four, en brindilles ou en terre, nous sommes émerveillés !






Malheureusement, la végétation cède peu à peu le pas aux pâturages. Ici, la déforestation est massive. De nombreux tas de bois noir jalonnent le sol






Nous bivouaquons au bord du rio Miranda où un couple charmant apprend aux filles ravies les rudiments de la pêche.




Nous voilà enfin sur l’Estrada Parque, la piste aux 118 ponts de bois qui traverse le sud du Pantanal : ce vaste marécage, grand comme la France, constitue la plus belle réserve d’animaux du continent et nous fait rêver depuis des mois!

Prêts pour le safari, nous grimpons sur le toit de Baloo !



Contrairement à l’Amazonie où les animaux se cachent dans une végétation dense, les paysages dégagés du Pantanal constitués de plaines, de marais et de savane, laissent apparaître les secrets de la vie sauvage.

Inondé sous 2 à 3 mètres d’eau pendant la saison des pluies, le Pantanal est le refuge des poissons qui viennent pondre à l’abri, attirant des centaines d’espèces d’oiseaux, de reptiles, de primates et de mammifères !






Nous avons la chance d’y apercevoir d’emblée le discret cerf des marais !





Suivi de deux jabirus (appelés ici du drôle de nom de tuiuiu).

Cette maladroite cigogne encapuchonnée de noir, avec un cou écarlate, est le symbole du Pantanal. Elle peut atteindre un mètre quarante de haut et trois mètres d’envergure !

Nous perfectionnons notre connaissance des oiseaux et observons des hérons, des pics, des colonies d’ibis, des vols de cigognes, un martin-pêcheur en train de mater une sardine contre une branche d’arbre, de jolis colibris, de bruyantes perruches, des toucans, des aras et des oiseaux de proie planant aux dessus des eaux! Juste en levant les yeux...

Nous partons au petit matin pour une excursion en barque le long du paisible rio Formoso.





Le silence n’étant pas la qualité première de Zélie, elle reste avec Bastien qui va mettre à profit ces trois heures pour inspecter Baloo sous toutes les coutures après nos centaines de kilomètres de piste !

Les alligators sont nombreux, ils disparaissent silencieusement dans l’eau à notre approche si bien qu’il est impossible de deviner leur présence… La rivière en est pleine, ainsi que de piranhas. Baignade interdite !







Il paraît qu’ils n’attaquent pas l’homme…

Notre guide tape longuement contre la barque pour en appeler un, long de 3 mètres, qui saute quand il lève la main. Mais il n’est pas là et nous ne en plaignons pas !

Alors que nous avions repéré une loutre géante (2 mètres) dans les taillis de la berge et que notre guide l’appelait en imitant son cri, nous entendons un rugissement sourd qui nous fait frémir. El jaguar ! El jaguar ! Notre guide s’affole et met les gaz. Nous apercevons deux capibaras en fuite tentant de gagner l’autre rive. Eux aussi ont entendu le jaguar ! Ils sont inquiets…

En scrutant la berge, nous apercevons cet iguane inoffensif qui se dore au soleil ! Nous sommes en fin de saison sèche : les cours d’eau sont au plus bas, laissant apparaître les racines enchevêtrées des arbres.

Et soudain, le miracle se produit !

Nous apercevons un jaguar nonchalamment allongé sous les arbres. Quelle chance ! Le félin se lève à notre approche, nous fixe de ses yeux verts puis s’éloigne avec grâce. Notre guide siffle. Le jaguar s’immobilise, aux aguets, et repart de sa démarche souple le long du fleuve. Nous admirons son élégante robe tachetée, fascinées par la taille et la puissance tranquille de la panthère. Nous n’avons pas pris de photo, goûtant pleinement ce moment volé à la vie sauvage, ce face à face magique avec le roi de la jungle !





C’est avec regret et, par 40°C, que nous quittons ce petit paradis ! Nous n’avons pas vu de singe hurleur, de fourmilier, ni de tatou mais Zélie est couverte de boutons de chaleur… Et la route nous appelle !





Nous empruntons l’unique bac permettant de rejoindre Corùmba, à la frontière de la Bolivie. De nouvelles aventures nous y attendent !

Hasta pronto los amigos !

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