Décembre 2013 - Chili - Environs d'Arica
Nous visitons le Museo Arqueologico de San Miguel de Azapa à 12 km d'Arica
Bonne nouvelle : des brochures en français, très bien faites, éclairent nos lanternes ! Nous découvrons, émerveillés, l'évolution des cultures primitives de la région à travers des vestiges d'outils, tissus, poteries... datant de 7000 ans avant notre ère jusqu'à la conquête espagnole ! Impressionnants et si bien conservés !
Le musée conserve les plus anciennes momies jamais exhumées : les momies chinchorros antérieures de plus de deux millénaires aux momies égyptiennes. Des momies vieilles de plus de 9000 ans ! Grâce à un processus de momification incroyablement complexe dont nous vous épargnons les macabres détails... Nous sommes sans voix. Et dire que nous n'en avions jamais entendu parler, notre ignorance est immense !
Ces momies, oeuvres de petits groupes de chasseurs et de pêcheurs ayant peuplé les côtes du sud du Pérou et du nord du Chili d'aujourd'hui,
doivent leur exceptionnelle longévité à la place qu'elles occupaient dans la vie des Chinchorros : bien des mystères subsistent,
mais il est sûr que les ancêtres momifiés étaient habillés et exposés lors de fêtes religieuses, parfois longtemps avant d'être inhumés !
Les bébés non nés, les nourrissons et les enfants aussi étaient momifiés avec un soin particulier en raison de leur fragilité. Nous méditons devant ces minuscules momies aux allures de statuette, témoins d'une évidence : chaque vie est précieuse
Nous retiendrons ce cours d'histoire bien plus sûrement que toutes les leçons apprises dans les livres !
Après les géoglyphes, voici les pétroglyphes : le parc du musée abrite de mystérieux dessins d'un autre temps gravés dans la pierre!
Nous terminons l'après-midi au bord de la mer, en compagnie d'une colonie de petites mouettes
Où Bastien dépanne un étourdi, bien heureux de notre présence : il avait laissé ses feux allumés et s'en était allé pêcher dans les rochers !
Nous bivouaquons sur la Playa de los Corazones. A 10 km au sud de la ville, l'endroit est incroyablement sauvage. Il faut dire que la route côtière ne va pas plus loin...
Nous tombons sous le charme de cet ultime bivouac : adossé à une montagne abrupte, c'est la paradis des pêcheurs - hommes, oiseaux ou... lions de mer !
Nous passons des heures à ramasser de fabuleux trésors dans l'écume fougueuse: oursins, crabes, soleils de mer et coquillages chamarrés...
Diego et sa famille tiennent un petit restaurant de poissons sur la plage. Ils nous accueillent avec une gentillesse désarmante et enchantent tant nos papilles qu'il nous est impossible de partir ! Nous jouons donc les prolongations et testons toutes leurs recettes : fruits de mer, crevettes, poulpe, crabe et poissons fraîchement pêchés...
La plage est le point de départ d'une magnifique balade : le sentier côtier traverse des grottes millénaires, peuplées de fous masqués, pélicans, mouettes et autres cormorans.
Au loin, un îlot rocheux (blanc de guano !) abrite une colonie de lions de mer ou otaries à crinières
Nous nous approchons au plus près et observons longuement ces drôles de mammifères si patauds sur terre, avec leurs gigantesques nageoires, mais tellement véloces sous l'eau. Il faut les voir chasser : saisir leur proie dans leur gueule, l'assommer violemment en la projetant contre l'eau, à droite et à gauche, puis remonter maladroits et luisants se prélasser des heures au soleil la tête rejetée en arrière !
Rose est très fière d'avoir trouvé une mâchoire de lion de mer pleine de dents pointues : elle compte en faire un collier pour son papa. Mais il n'est pas sûr qu'il se laisse photographier avec !
Nous nous résignons enfin à quitter Arica, ses plages et ses couchers de soleil. En direction du Sud. Mais c'est décidé : nous longeons la côte. Le bon air marin nous va si bien!
