Décembre 2013 - Bolivie - Sud Lipez (des lagunes à Uyuni)

A l'extrême sud de la Bolivie et à la frontière du Chili, les Lagunas Blanca et Verde sont de pures merveilles !






Hélas, la Laguna Verde, immortalisée en son temps depuis le ciel par la NASA, a perdu ses reflets uniques. La silhouette majestueuse du volcan Licancabur ne s'y reflète plus...

Nous nous en contentons ! Stupéfaits de la palette de couleurs que nous offrent les paysages du Sud-Lipez : émeraude, turquoise, jaune, ocre, pourpre...





A 5000 m d'altitude, le décor devient apocalyptique : la terre crache des fumerolles de vapeurs soufrées à une température avoisinant les 200°C !





Nous sommes aux geysers de Sol de Manana. La lave bouillonne et la fumée jaillit des entrailles de la Terre dans un grondement assourdissant...


... et nauséabont !

Trop inhospitalier pour y bivouaquer ! Nous redescendons et nous installons au bord de l'incroyable Laguna Colorada

Sa couleur rouge est due aux pigments de certaines algues microscopiques dont raffolent les flamands des Andes qui viennent se reproduire dans ses eaux saumâtres !








Aurélie canarde et réussit quelques bonnes photos de ces craintifs échassiers !





Le spectacle des volcans se reflétant dans l'eau, rouge sang, est de toute beauté !

Au centre de la lagune, deux îles de borax d'une blancheur éclatante ressemblent à des icebergs échoués. Etonnant !





Nous installons notre bivouac sur les hauteurs et profitons du soleil, si puissant à cette altitude, pour faire sécher notre linge que nous avions lavé dans les eaux chaudes de la Laguna Polques... mais que nous avions retrouvé congelé au petit matin sur notre fil à linge ! Raide comme du carton, avec des stalactites au bout...

Nous avons retenu la leçon !







Nous nous abritons du vent derrière d'énormes rochers... et faisons connaissance avec leurs habitants ! Petites souris et grosses viscaches, sorte de chinchilla, à la croisée du lapin et du cochon d'inde, avec une queue en forme de point d'interrogation !









Difficile de rester concentrées pour l'école!





Surtout quand Bastien, qui cuisinerait volontiers un petit lapin à la moutarde, tente d'en approcher un avec une pomme de terre ! L'animal, peu craintif, s'approche... Et bat en retraite, défiant les lois de la pesanteur, sous les cris effarouchés des filles ! x

Nous avons également la visite d'un zorro que Faustine tente de poursuivre. Mais à 4200 m d'altitude, difficile de tenir la distance ! Seuls dans ces grands espaces, entourés d'animaux sauvages, et vivant au rythme du soleil, nous nous sentons à la fois tout petits et en pleine communion avec la nature...




Bien sûr, Bastien a toujours un bricolage en cours !

Au programme du jour : nettoyer les filtres à air et à gasoil de Baloo qui a perdu beaucoup de puissance depuis que nous sommes dans le Sud-Lipez. Il crache une épaisse fumée noire : effet du manque d'oxygène lié à l'altitude (à 5400 m, les véhicules s'étouffent et ne peuvent plus rouler) ? effet du diesel de mauvaise qualité ? de la poussière de la piste ? Nous cherchons une solution !







Après 10 jours en totale autonomie, il nous trouver de l'eau. A l'entrée de la réserve naturelle Eduardo Avaro, au bord de la lagune, un campement abrite le péage, des chambres sommaires, un réfectoire et une tienda. C'est là que les tours-opérateurs font halte.







Nous ne sommes pas malheureux de nous ravitailler dans la tienda qui ouvre pour nous : produits secs et conserves uniquement !






Et heureux de ne pas faire partie des touristes qui déjeunent ici ! Au menu : du lama (enroulé dans des couvertures et transporté dans le coffre d'une voiture puis dans une brouette, dans des conditions d'hygiène plus que douteuses). Parfois, il vaut mieux pas savoir...






Il y a quelque chose qui cloche sur cette photo, non ?

C'est un agneau qui suit ce lama à la trace comme si c'était sa mère ! Nous nous en amusons longuement

Quelques kilomètres après avoir quitté la lagune, un bruit inhabituel de ferraille se fait entendre sous Baloo. Nous voilà arrêtés en plein désert !

Les pistes terriblement caillouteuses et la tôle ondulée ont eu raison d'un silentblock, pourtant renforcé, posé au Brésil. Cette fois Bastien va devoir se débrouiller seul ! Pas de problème, il a la pièce...









Une petite coquine en profite pour prendre le volant

En fait, la pièce n'est pas vraiment ajustée. Il faut sortir la meuleuse ! Pas de problème

Nous patientons gaiement (cela aurait pu être tellement pire...) ! Et Zélie assure le spectacle !








Merci Bulette pour tes mimiques impayables qui nous ont bien fait rire !







Nous pouvons enfin profiter du sublime désert de Siloli, de ses couleurs magnifiées par le soleil couchant et de ses élégantes pierres sculptées par des vents haut-couturiers.

Le fameux arbre de pierre !

Comme un mirage, ces montagnes nous semblent être des îles ! Illusion... Et danger ! Le désert de Siloli, à la frontière du Chili, est le lieu de tous les trafics : voitures voilées et drogue transitent en douce dans ces contrées.

Un 4X4 d'agence, arrivant en sens inverse, nous prévient que 4 hommes à pied vont nous faire de grands signes : « ne vous arrêtez-pas ! Ce sont des narco-trafiquants. Nous leur avons donné de l'eau ». Effectivement beaucoup plus loin, nous faisons un effort pour ignorer les signes - avec une légère angoisse : « Et si ce n'était pas eux... Nous les avons laissé à la nuit tombante dans le désert, sans rien ». Nous roulons longuement afin de nous éloigner et de bivouaquer loin des regards !






Au petit matin, ouf, pas de trafiquants !

Nous sommes quand même soulagés de les apercevoir un peu plus loin au bord d'une lagune (ils ne sont pas morts !) et ravis de poursuivre notre route...

Celle-ci est superbe... et difficile ! Surnommée « route des joyaux andins », elle égrène son chapelet de lagunes sur fond de majestueux volcans. Les paysages du Sud-Lipez se méritent. Ils nous laisseront le souvenir impérissable d'une beauté brute et d'une incroyable terre d'aventures!

Nous voilà arrivés à San Juan de Rosario, improbable petit village perdu entre l'Altiplano et le salar de Uyuni. Nous nous installons sur la place du village car nous avons hâte de capter internet. La soeur d'Aurélie doit accoucher ces jours-ci... Mais en vain ! Nous tombons sous le charme de la petite église et du cimetière.

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