Mai 2014 - Swaziland - Manzini - Hope House




A Manzini, la plus grande ville du pays, nous rencontrons l'évêque du Swaziland Mgr José Luis Ponce de Léon, un argentin qui nous ouvre grand les portes de sa maison et nous accueille comme des amis.

Résultat : nous séjournons chez lui une semaine !

Notre hôte nous fait visiter la Hope House, un hôpital constitué de petites maisons où des patients en phase terminale habitent avec leur famille tout en recevant des soins adaptés. Avec Sister Elsa, une religieuse indienne, nous décidons de venir visiter en famille les enfants malades






Le Swaziland est un pays tristement connu pour son taux record de malades du sida, le plus élevé au monde : plus de 30% de la population est touchée. Malgré des campagnes de sensibilisation choc.


Nous discutons longuement avec l'évêque - en mission en Afrique du Sud depuis plus de 20 ans - des causes et des conséquences de cette terrible maladie que nous ne connaissons que de loin.

Nous partageons ces moments privilégiés avec Chiara Giacovetti, une italienne travaillant à lever des fonds à Rome pour des projets humanitaires menés par une communauté religieuse : les Missionnaires de la Consolata. Chiara parle cinq langues couramment et a roulé sa bosse en Afrique pendant deux ans. En moto !

Elle est en voyage au Swaziland et au Mozambique pour voir l'avancement des projets soutenus par la Consolata et en monter d'autres : soins, nutrition, sida... Nos échanges sont passionnants !

Après l'école du matin...

... nous partons à pied l'après-midi à la rencontre des enfants de la Hope House. Avec notre ballon mappemonde et un peu d'appréhension

Nous faisons la connaissance de Lungelo, Zwelisha, Lindiwe et Nontokozo qui trompent leur ennui dans les allées de l'hôpital. Ils ont 14 ans et en paraissent 9 ou 10. Ils vivent avec un proche - ou lointain parent. Ils n'ont plus la force d'aller à l'école. La Hope House est leur univers. Ils sont las. Nous décelons pourtant une lueur de curiosité dans leurs yeux...







Nous leur donnons rendez-vous d'un jour sur l'autre. Leur visage s'illumine à notre arrivée. Merveilleux cadeau ; plus précieux encore que les dessins et guirlandes de papier qu'ils nous offrent dès le deuxième jour...






Un nouvel arrivé nous rejoint : Siyabonga. Il ne parle pas anglais et semble perdu. Ses habits sont déchirés. Il a 7 ans et mesure la même taille que Bertille. Il est orphelin







Il vit avec un autre garçon de 8 ans, paralysé et muet, sous la surveillance bienveillante de Sylvia, une congolaise venue tenter sa chance au Swaziland

1.2.3 soleil, épervier, tomate, origamis, Uno...
Cela fait longtemps que nous n'avons pas pris autant de plaisir à jouer !
Temps partagé qui nous remplit d'une joie immense, insoupçonnée

Rapidement, des adultes nous rejoignent...




C'est ainsi qu'Aurélie rencontre les parents de ce bébé de 15 mois, dont le prénom signifie « cadeau de Dieu » en iSiswati.

Le père est en phase terminale, terriblement amaigri. Il va mourir. La mère, atteinte également du sida, vient d'apprendre que son bébé tant attendu est lui aussi malade. Elle supplie Aurélie de l'adopter. Quel déchirement !

Avoir le sida au Swaziland est perçu comme une honte et souvent un motif d'exclusion : à la mort d'un proche, on préfère cacher la vraie raison et parler de tuberculose... Une génération entière - ayant choisi des relations sexuelles extraconjugales plutôt que la polygamie, trop onéreuse - a disparu, laissant aux grands-parents le soin des enfants, souvent eux-mêmes atteints dès la naissance. Ces derniers peuvent espérer vivre grâce aux traitements médicaux. Encore faut-il qu'ils soient supportés par l'organisme, pris régulièrement et associés à un régime alimentaire adapté - conditions rarement réunies, hélas, qui demandent un accompagnent : c'est le travail formidable effectué sur place par des médecins, des bénévoles, des religieux. Les besoins sont si grands !

Pour nous, le sida a désormais un visage

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